Pourquoi du poulet polonais se retrouve-t-il dans une usine de plats préparés sarthoise ?

Rédigé le 01/02/2024


À Maresché, des agriculteurs sarthois ont découvert dans une remorque du poulet polonais à destination de l'entreprise de plats préparés Marie, située Sablé-sur-Sarthe. Un scandale pour les agriculteurs, qui dénoncent ces importations. LDC, propriétaire de Marie, s'explique.

 

Le siège du volailler LDC à Sablé-sur-Sarthe, le 18 juin 2020. Photo d'illustration.Le siège du volailler LDC à Sablé-sur-Sarthe, le 18 juin 2020. Photo d'illustration.

Le siège du volailler LDC à Sablé-sur-Sarthe, le 18 juin 2020. Photo d'illustration. © Radio France - Alexandre Chassignon

Stupeur mardi 30 janvier pour les agriculteurs en train de bloquer l'A28 à Maresché. Alors qu'ils contrôlent la cargaison de camions, à la recherche de produits étrangers destinés au marché français, ils découvrent dans l'un d'eux du poulet polonais, estampillé LDC, à destination de l'entreprise Marie, installée à Sablé-sur-Sarthe.

Un scandale pour de nombreux éleveurs, qui travaillent avec le groupe et se sentent trompés. Dès mardi, un représentant de l'entreprise s'est rendu sur le barrage pour expliquer la situation. "Le camion transportait effectivement de la viande polonaise, à destination de Marie. Ça n'était pas pour nos marques, mais pour fabriquer des plats préparés pour un client qui nous demande des prix qui ne nous permettent pas de mettre de l'origine France", détaille Dylan Chevalier, responsable développement durable du groupe LDC.

Un poulet français plus cher

Car le poulet français coûte cher, entre 30 % et 50 % plus cher qu'un poulet polonais, ukrainien ou brésilien. LDC assume travailler avec ces clients à la recherche de petits prix. L'entreprise y voit même une porte d'entrée pour défendre la volaille origine France. Ainsi, après plusieurs années de discussion, le client du poulet polonais s'est engagé à n'utiliser que du poulet français dans ses préparations en 2025, assure LDC.

"Pour convaincre un client de passer en origine France, il faut être son fournisseur. Sinon, c'est plus compliqué", affirme Dylan Chevalier, qui rappelle que 50 % de la volaille sur le marché français est importée. "Pour pouvoir reconquérir ces parts de marché, nous sommes contraints de prendre des positions chez des clients qui importent dans l'objectif de faire progresser l'origine France." Une stratégie payante, assure le groupe LDC, qui a réalisé 5,8 milliards d'euros sur l'exercice 2022-2023.