L’intéressement, un outil à renforcer

Rédigé le 17/04/2025


34% : c’est, selon les chiffres les plus récents de la Dares*, le nombre de salariés couverts par un accord d’intéressement en 2020. Depuis la suppression en 2019 du forfait social sur les sommes versées au titre de l’intéressement pour les entreprises de moins de deux cent cinquante salariés, on observe une amélioration progressive de l’accès des TPE et des Pme au dispositif. L’accord national interprofessionnel (Ani) du 10 février 2023 marque une nouvelle étape en offrant un cadre assoupli aux entreprises de moins de cinquante salariés afin qu’elles puissent disposer d’un accord d’intéressement ou de tout autre mesure de partage de la valeur. L’obligation entrera en vigueur au 1er janvier 2025 pour toutes les entreprises à partir de onze salariés, à la condition qu’elles aient réalisé un bénéfice fiscal supérieur à 1% de leur chiffre d’affaires au cours des exercices 2022, 2023 et 2024.



L’ Ani, qui doit être transposé dans la loi dans les mois qui viennent, intervient dans un contexte où l’amélioration du pouvoir d’achat est plus que jamais un enjeu crucial pour des salariés, mais aussi pour les employeurs.  L’accord doit être compréhensible, simple, et le choix des critères est particulièrement important : ceux-ci doivent d’une part coller aux objectifs stratégiques pour avoir du sens, mais aussi être facilement appropriables par les équipes, en lien avec leur quotidien, pour produire leur effet. D’où l’intérêt de mixer des critères économiques et extra-financiers, voire de privilégier ces derniers : réduction des pertes matières, économies d’énergie, satisfaction client, gain de parts de marché, tenue de 100 % des entretiens annuels, zéro absentéisme aux formations programmées…


Réconcilier l'économique et le social

Il faut réfléchir plus largement, surtout dans les années difficiles où la croissance d’activité et de résultats ne sont pas toujours les indicateurs de performance les plus adaptés. Enfin, d’autres leviers peuvent être explorés pour tirer parti au maximum d’un accord d’intéressement, comme une évolution du mode de répartition afin de favoriser les plus bas salaires. Et, lors d’une année aux performances économiques exceptionnelles, un déplafonnement de l’enveloppe maximale intéressement et participation ou la négociation d’un supplément d’intéressement.